Guérir de l'alcoolisme ?

Publié le par L'Ami du 20 Mai 2007

Voici peu de temps, lors d'un entretien avec un psychologue, j'expliquais que j'étais alcoolique abstinent. Cette personne me répondit  "alors vous n'êtes plus alcoolique"...

 

J'aimerais me dire que je ne suis plus alcoolique. Cela signifierait que je pourrais à nouveau consommer de l'alcool sans crainte. J'avais tenté l'expérience, une fois, il y a cinq ans. J'avais arrêté de consommer de l'alcool. Sans y être contraint. Puis une visite d'amis, la bouteille de champagne en apéritif, un petit vin blanc pour agrémenter le repas...puis une semaine de nouveau sans alcool. "Génial" me suis-je dit, cela prouve qu'en fait je ne suis pas alcoolique mais juste un buveur un peu excessif par moments....

 

Puis un choc émotionnel, les urgences à l'hôpital pour une proche, la souffrance de l'autre que je ne supporte pas, et la rechute le soir même pour en revenir -au moins- à ma consommation standard d'auparavant.

 

Oui ce jour là, à mes dépens, j'ai eu la tristesse de comprendre ce qu'était un alcoolique. C'était moi. C'était tout simplement quelqu'un qui ne pouvait pas gérer sa consommation, décider de s'arrêter quand il le souhaite et de reprendre de même. Non, moi je subissais. De plein fouet.  C'est l'alcool qui menait ma vie, pas moi qui l'avais en main. Toutes les excuses ou pretextes n'étaient qu'un amas d'alibis pour justifier ce que je croyais être une faiblesse mais qui n'était en fait que l'expression d'une maladie: mon alcoolisme.

 

Alors puis je guérir de l'alcoolisme ? J'ai bien compris qu'à ce jour il n'existe pas de solution. Désolé pour les vendeurs de miracles, ils en seront pour leurs frais. Alors, en conscience, à moi de ne pas affronter Goliath. je n'ai pas la stature d'un David. J'ai déjà perdu la bagarre, je n'ai pas besoin d'une piqûre de rappel. Alors, mon chemin est de vivre avec cette maladie. Et pour qu'elle me porte le moins de préjudice, j'ai fait le choix de vivre une abstinence total d'alcool. Finalement, on peut croire en un paradoxe du fait d'être alcoolique sans alcool. En fait, la lecture logique de cette sequence de mots est de signifier "je suis alcoolique donc je ne consomme pas d'alcool", et non "puisque je ne consomme pas d'alcool, donc je ne suis pas alcoolique". Il ne faut pas confondre la cause et les effets. C'est en les inversant que l'on risque de gravement se méprendre...

 

Publié dans pAArisladefense

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article