Pas de vacances pour l'alcool
A l’heure ou les bouteilles de rosé vont s’entrechoquer dans les campings et ailleurs, que le pastis va couler à flot pour peu que le temps se mette au beau fixe, que les apéros et autres convivialités vont ressortir du placard, la phrase ne va pas tarder à tomber, marquée d’un point d’interrogation en forme de tire-bouchon : « Eh bien, tu ne bois pas avec nous ? » Pas facile de trouver la pirouette de sortie. Ma pirouette à moi, je l’ai vite compris, c’est d’aller plus vite afin de ne pas se faire rattraper dans la descente ! Le « Vivre sobre » ou « Vivre sans alcool » de la littérature des Alcooliques anonymes apporte ce type de réponse à des questions que le jeune abstinent que je suis se pose dans des cas comme celui là. Chacun trouvera son mode de fonctionnement, le mien est de prendre dès que possible un verre à la main, avec jus de fruit ou eau pétillante. Et comme cela, je n’ai de compte à rendre à personne et rien à justifier. Surtout rien à justifier. Mon choix est là. Et puis, si je peux éviter de me promener trop souvent dans des lieux où je sais d’avance qu’il me sera difficile – je n’ai pas dit impossible – de me dépatouiller de cette pression, ce sera tant mieux pour moi. Si je peux très régulièrement me désaltérer pour ne pas m’exposer à une envie subite d’une boisson qui ne m’est pas recommandée, ce sera encore mieux. Tous ces gestes, les miens, sont ceux d’un alcoolique qui veut s’en sortir. Qui est abstinent à l’heure où il écrit ces lignes. Et qui sait que sa survie est à ce prix. Je vous souhaite d’agréables vacances, pleine de sérénité, de douceur et de sobriété. Qu’elles vous donnent une joie de vivre formidable pour savourer sans peur les multiples trésors de l’existence.