culpabiliser d'avoir rendu service

Publié le par Groupe de pAArisladefense

Je viens d'être confronté à une situation pour le moins étonnante.

Dans le cadre professionnel, je suis amené parfois à connaître de situations quasi désespérées. Ce fut le cas fin août dernier quand une amie de lycée me contacta pour mettre en vente son appartement. La particularité : son appartement devait être vendu aux enchères à la barre du tribunal de grande instance local 10 jours plus tard.

Je trouvais un couple d'acquéreurs en 24 heures et parvenais à faire cesser les poursuites judiciaires. En janvier 2006, cette amie avait signé chez le notaire la vente de son appartement.

Elle sort de mon bureau en me réclamant 14.000 euros car elle trouve que son appartement n'a pas été vendu assez cher. J'ai vainement tenté de lui expliquer que sa situation faisait qu'il fallait agir vite et donc de perdre sur la valeur de l'appartement.

Non ! Pour elle, je l'ai volé. J'ai profité de sa faiblesse pour faire une bonne affaire sur son dos. C'est de ma faute. Je lui dois ces 14.000 euros et  "on se retrouvera au tribunal !"

Voilà une situation tout à fait concrète où j'ai pu tester ma capacité à résister face à des attaques que je considère infondées. J'ai vraiment eu l'impression quand les poursuites judiciaires ont été arrêtées que je lui rendais vraiment service que j'avais agi de façon loyale et que je lui avais enlevé une épine du pied.

Me voici avec une menace à peine voilée d'une procédure judiciaire où je vais devoir me justifier d'avoir fait le bien dans l'intérêt de cette amie.

Je reconnais que je suis dégoûté par cette façon de faire. Mon intégrité en a pris un coup. Pourtant, je suis prêt à faire amende honorable. Mais, en l'espèce, faire amende honorable de quoi? Je ne vais pas lui faire un chèque de 14.000 euros pour lui rendre service et calmer sa frustration.

Il est clair que dans mon ancienne vie, la bouteille aurait fait son apparition avec ses promesses de lendemains qui déchantent.

Mais là, rien : je suis allé déjeuner et j'ai discuté avec une collègue. Je suis revenu au bureau et j'ai écrit cet article.

Je repense à ce qui est dit dans notre méthode : "il y en a de ces malheureux, ce n'est pas leur faute".

Je me défendrais si je suis attaqué, mais je lui pardonne, car elle n'a pas la méthode.

Publié dans DouglAAs

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
Etre confronté sur le plan professionnel et humain à des personnes soupçonneuses, pleine de ressentiment et d’aigreur envers tous fait partie d’obligations imposées bien malgré nous.<br /> Peut être est ce l’occasion de regarder certaines situations de près et d’en déduire des constatations.<br /> Le disfonctionnement est un trait de caractère présent chez beaucoup et pas uniquement chez l’alcoolique. Nous y sommes confrontés au quotidien.<br /> Le fait d’avoir su le reconnaître en nous devrait nous aider à admettre son existence chez l’autre.<br /> Il est certes difficile d’être pris à partie alors que l’on a l’intime conviction d’avoir non seulement fait son devoir mais même d’avoir été au-delà.<br /> Il convient de prendre du recul et d’analyser la situation. Et en tirer les conclusions suivantes :<br /> <br /> j’ai fait mon travail avec zèle et éthique<br /> je suis confronté à une personne dis fonctionnelle<br /> je ne suis nullement responsable de l’aigreur et la mauvaise foi de l’autre<br /> je suis apte à prouver face à des menaces juridiques ma bonne foi<br /> je ne me mets pas en cause car je n’ai aucune raison de le faire.<br /> <br /> Reconnaître les travers de l’autre n’implique pas devoir en subir les conséquences.<br /> Cette soi disante amie cherche à profiter d’une situation, à exploiter une faille.<br /> Il convient  de traiter cette situation sans ressentiment, sans faiblesse, mais avec le recul et le savoir faire reconnu d’un bon professionnel.<br /> La dimension humaine laisse place à une grande déception. Certains de nos congénères utilisent des procédés plus que douteux afin d’arriver à leur fins. Ils sont malheureusement dans ce monde égoïste, favorisant l’égocentrisme pléthores.<br /> Le pardon dans une attitude ferme cependant est sans doute la meilleure attitude à adopter, bravo d’avoir su t’en rapprocher. C’est un signe de rétablissement incontestable.<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre